Premier triplé au coin du feu
Râ, le chat huant blanc crie du haut du banc gris. Il crie car il a peur du noir. Il sent que le soir est gris. Il craint la nuit. Il veut voir son seau plein de lait blanc. Il a soif sur son banc, il crie, le soir, le chat huant gris sur son banc blanc.
Il se rue sur le car lent et part avec lui car son gros cou sent le lard et le gras. Mais il est fier de lui, de ses doux pas bien à plat sur le sol mou du bus laid mais sans poils ni blancs, ni noirs, ni gris.
- Tu bois du thé quand tu broies du noir mais si tu as soif, tu prends de l'eau, lui a dit Bob dans le car, il y a trois jours.
- Mais non ! lui a hué très fort le chat blanc-gris, tu le sais bien ; je ne bois que du lait blanc sur un banc gris, le soir, tard, dans le car, près de toi, Bob !!!
- Râ, si tu cries, si tôt, dans le car, lent, ça ne va pas du tout et donc, pas de gros rats gras pleins de lard, ce soir pour toi !
- Bob, tu ne sais pas ce qui est le mieux : du lait ou du rat, du gras ou du lard, du blanc ou du noir, du thé ou de l'eau, tant pis pour toi !
- Tais-toi, Râ, a dit Bob ce soir là au chat-huant.
Dès lors, il n'y eut plus, dans le bus très lent, un seul soir sans cris de Râ.
1 commentaire:
Je sais maintenant comment profiter de la cheminée perpétuellement.
Sylvie
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