Consigne N° 1 : écrire un texte (en 10 minutes *) en n'employant que des noms féminins quel que soit le nombre : singulier ou pluriel.
* Chronométrage sur IPhone avec sonnerie "canard" !
C'est la fin de l'année. Yvonne et sa sœur Marcelle pénètrent avec précaution dans la salle à manger étincelante pour procéder à la décoration somptueuse de la table rectangulaire autour de laquelle prendront place les deux grand-mères de Marie-Bernadette, la petite dernière, la grande chouchoute de la charmante famille.
Les autre filles des deux femmes seront présentes aussi, bien sûr, pour honorer les aïeules quasi centenaires à l'orée de la nouvelle année.
Ce sera une fête inoubliable, une nuit d'extase, une apothéose de lumière : la célébration de la maternité pour l'éternité !
La neige tombait violemment. La tempête faisait rage. La nuit s'étendait, longue dame noire, parsemée d'étoiles pâles.
La meute s'agitait, pattes et oreilles entremêlées. Jamais la température n'avait été aussi basse. Recroquevillées sous la tente provisoire, les femmes, serrées les unes contre les autres, fredonnaient une chanson ancienne. Leurs voix rauques montaient, accompagnant les flammes orangées, teintées d'une peur ancestrale !
Consigne N° 2 : écrire un texte (en 12 minutes *) en n'employant que des noms féminins au singulier.
* Chronométrage sur IPhone avec sonnerie "chien" !
La nappe est nette après la collation de la soirée : aucune miette de baguette, aucune pelure de poire, aucune épluchure de pomme de terre... Quelle surprise !
La fois précédente, la table était plutôt sale, ternie soit par une tache de graisse, soit par une éclaboussure de confiture ou bien encore par une souillure de cerise.
L'amélioration est évidente.
La fillette n'est plus une souillon ; elle semble devenue fréquentable. Serait-elle enfin digne de l'appellation de "lady" ?
Sa mère, la reine, serait si fière de poser sur cette tête juvénile la couronne impeccable de princesse.
Stéphanie portait une robe grise moulante. Sortie précipitamment de chez elle, elle avait pris sa voiture pour se rendre chez sa copine Sophia.
La chaleur était insupportable. La climatisation en panne, elle ouvrit brusquement la fenêtre, mit la radio, tomba sur l'émission de la connasse de pimbêche de cette exécrable émission de fin de semaine et fila à vive allure sur l'autoroute.
La vitesse la grisait. Elle n'avait jamais été très prudente. Qu'importe, elle était pressée de voir Sophia, pressée de lui raconter sa toute dernière aventure et quelle aventure ! Sophia allait pâlir de jalousie. Cette idée la réjouissait. La forte luminosité l'éblouissait. La sueur lui dégoulinait sur la joue gauche. De sa main droite, elle saisit la bouteille et but avidement l'eau encore fraîche. Son humeur oscillait entre l'excitation et la colère.
Soudain, la voiture dévia vers la bande latérale droite. L'embardée la déstabilisa, elle heurta la rambarde de sécurité. La tôle contre la tôle émit une musique stridente. Tétanisée et paniquée, maintenue par sa ceinture de sécurité bloquée, Stéphanie, impuissante, sentit la voiture basculer, sa tête cogner une matière dure, avant de perdre connaissance.
Consigne N° 3 : écrire un texte (en 20 minutes *) en n'employant que des noms féminins au pluriel.
Les journées défilent semblables à elles-mêmes dans les ateliers des travailleuses les plus miséreuses.
Les couturières de toutes les régions ont décidé de cesser leurs tâches les plus rebutantes, les plus austères, les plus douloureuses, les plus fastidieuses.
Terminées, les confections harassantes de soutanes brunes à longues manches ou de jupes empesées dans des matières trop rugueuses.
Elles veulent, désormais, reposer leurs mains habiles sur des draperies claires et légères, couper de leurs dents saines, entre leurs lèvres suaves, des guirlandes satinées.
Elles vont donc rejoindre, dans quelques semaines, dans leurs demeures étoilées, les heureuses geishas qui tissent des nattes voluptueuses dans des fibres soyeuses.
Des femmes déambulent dans les somptueuses galeries peuplées de sculptures de pierres dures.
Des mains se posent furtivement sur les silhouettes agressives, effleurent les formes taillées par les artistes à partir d'immenses roches brutes.
De quelles planètes lointaines viennent-elles ? Combien de galaxies, de terres et de mers ont-elles traversées avant d'atterrir dans ces salles où les lumières projettent des ombres insensées ?
Ombres veinées ! Ombres charnues ! Toutes se mélangent dans des teintes orangées.