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Percutage d'accumulations


Consigne : Il s'agit de faire se rencontrer deux listes de mots appartenant à deux catégories grammaticales différentes, en l'occurrence : une liste de verbes * (transitifs directs) et une liste de groupes nominaux * (COD / Complément d'Objet Direct).

* Contraintes :
  • Verbes présentés dans l'ordre alphabétique
  • Tautogrammes de GN (Groupes Nominaux)
Ces deux listes ont été dressées, tour à tour, par l'une et l'autre, à la façon d'un cadavre exquis. (Existe aussi entre film et musique)
Accepter un embonpoint étonnant
Boire les rafraichissements rares
Conserver une intolérance inadmissible
Décevoir un caniche crâneur
Étreindre son soulier souillé
Falsifier un avatar avachi
Garder sa plume perfide
Haïr certaines garces gracieuses
Intoxiquer deux dromadaires dociles
Jalouser plusieurs bédouins bredouilles
Kidnapper quelques vaches violentes
Lancer trois tortues tristes
Mimer la misérable maraudeuse
Noyer ses bottines bleues
Opérer son rigolo rictus
Pondre un soudain soulagement
Quérir une direction différente
Rouler sa bonne bouille
Suivre d'innombrables ivresses
Tordre l'amour agenouillé
Unifier treize terribles tarentules
Virer les courants circulaires
Warranter un verre de vin violet
Zyeuter la large lagune 

Percutage de couleurs !
 

L'Abécédaire


Consigne : Écrire un texte dans lequel les mots se suivent dans l'ordre alphabétique.

 A Brest, Carole doit éviter fort gracieusement Hector, Ignace, Jeannot, Karl, lourds malotrus nubiles obsédés. Pas question rester solitaire tout un vertigineux week-end ! Xérès ? Yoga ? Zut !

Avec bonheur, ces désastres étaient falsifiés. Gérard haleta intentionnellement jusqu'au kilomètre libérateur. Modestement, Norbert ouvrit pour quitter rapidement ses toilettes uniformément ventilées, Walter, Xavier y zigzaguant...

Monovocalisme/lettre imposée



Consigne : Il s'agit d'écrire un texte en n'utilisant qu'une seule voyelle.


Les membres sélects de Genève

 Les lèvres ternes de cette svelte et frêle Hélène déversent lentement des mets grêles vers les cendres éphémères ; Ernest, sevré de sel, lèche sept mètres de fèves ; tête renversée, Estelle tresse ses mèches de merde ; Jeff gêne les fenêtres éternellement vertes ; Gégène, énervé, pète bêtement ; Esther descend ses fesses gelées vers les lettres en terre crème et Mère et Père pensent très sèchement : " Espèce de métèqes* ! C'est fête ! Bref ! Trêve de sexe ! "

* Comme vous pouvez le constater, c'est l'unique licence que nous nous sommes permise contrairement à Georges Perec... (Voir : Les Revenentes)

L'expansion ou les mots ajoutés


Consigne : Il s'agit d'étoffer un texte très bref, réduit à ses éléments essentiels, avec des mots de différentes catégories grammaticales.

  • La fille prend son sac.

  • La GROSSE fille prend RAPIDEMENT son sac.

  • La grosse fille ROUSSE prend, rapidement, AVEC AGILITÉ, son PETIT sac DE TOILE verte.

  • AVANT DE SORTIR DE SON APPARTEMENT, la grosse fille rousse, AUX CHEVEUX FRISÉS, prend, rapidement, avec agilité, son petit sac de toile verte. 

  • Avant de sortir, DISCRÈTEMENT, de son appartement, SITUÉ SOUS LES COMBLES, la grosse fille rousse, aux cheveux LÉGÈREMENT frisés, prend, rapidement, avec agilité, ENTRE SES DOIGTS GANTÉS, son petit sac de toile verte.

  • Avant de sortir, discrètement, DÈS LA PREMIÈRE LUEUR DU JOUR, de son ÉTRANGE appartement, situé sous les combles, D'UN IMMEUBLE DU 18ème ARRONDISSEMENT, la grosse fille rousse, aux cheveux légèrement frisés, prend, rapidement, avec agilité, entre ses doigts gantés DE CUIR MAROCAIN, son petit sac de toile verte SUR LA COMMODE EN BOIS DE SON SALON AUX MURS TAPISSÉS DE PAPIER COULEUR SAFRAN.

  • Avant de sortir, discrètement, dès la première lueur du jour, de son étrange appartement, situé sous les combles, d'un immeuble COSSU du 18ème arrondissement DE PARIS, la grosse fille rousse, aux cheveux légèrement frisés, prend, rapidement, avec agilité, entre ses doigts gantés de cuir marocain, son petit sac de toile verte sur la commode en bois LAQUÉ de son MICROSCOPIQUE salon aux murs tapissés de papier couleur safran.

  • Avant de sortir, discrètement, dès la première lueur du jour, de son étrange appartement, situé sous les combles, d'un immeuble COSSU du 18ème arrondissement de Paris, la grosse fille rousse, aux cheveux légèrement frisés, prend, rapidement, avec agilité, entre ses doigts gantés de cuir marocain, son petit sac de toile verte sur la commode en bois laqué de son microscopique salon HEPTAGONAL aux murs tapissés de papier PARCHEMINÉ couleur safran.

Tautogramme (lettre L)


Laura, louable laboureuse, lit laborieusement les louches litanies, la langue luisante, le larynx lumineux ; la lectrice lambda lorgne langoureusement la lune livide lorsque le langage logique lacère largement le lyrisme laiteux.
Le livre lui livre longuement la lourde lassitude...

La logique lambda lui lacérait lumineusement la langue lorsque la lourde louche luisante lui lança langoureusement le langage lyrique longuement lassant.
Louisa, lascivement, lorgna la lune laiteuse ; les lettres lui liquéfiant le larynx.
Le louable livre lui laboura les lobes livides !

Lipogramme (sans O)


Marie aime la verdure qui scintille et parfume : l'herbe des champs, les feuilles de palmiers, de bananiers, d'acacias, qui luisent quand la lumière jaillit du ciel mais aussi : le persil, la menthe, le basilic, l'aneth, qu'elle répand, généreusement, dans ses plats expérimentaux.

La liberté permise subissait des revers de médailles. Les gens ivres de sagesse délibéraient subtilement dans des espaces prédéfinis. La masse déferlante ne savait plus que penser réellement.
Fallait-il en rire, en pleurer, crier, hurler jusqu'au délire, défiler à travers les rues des villes, les chemins des campagnes, l'espace de la terre entière ? Y avait-il vraiment danger ? N'était ce qu'une idée sans avenir, sans aucune utilité, aux lendemains incertains ? Finalement, une futilité de plus dans l'univers terrestre !
Mais qu'est-ce qu'une futilité vraiment ? Peut-être n'en est-elle pas une ?
A prendre au sérieux, qui sait !

Texte monosyllabique


Ce jour là, quand je pris le bus très tôt, je vis le ciel tout blanc et tous les gens en noir près du vieux port. "Où sont les morts ? ", me dis-je, gris de peur.
Mais, pas un bruit, pas un son : ni de cris ni de pas ! "Suis-je fou ?", fis-je à part moi.
Qui sait ce qui vit ?
Qui peut voir ce qui meurt ?
Qui veut quoi ?
Dieu n'est plus là quand je crie.
Dieu s'en va quand je sue, quand j'ai faim, quand j'ai froid.
Dieu ne veut pas de moi.
C'est clair, c'est net.
TANT PIS !

Je cours dans la rue. Les bruits jouent sur mes nerfs. Des pas dans la nuit : sueur et peur à la fois. Mon cœur bat fort au fond de mon corps. Plus rien n'a de sens. Un sac de plomb sur le sol, à mes pieds ou bien de l'or. Un sac lourd et dur sous mes mains.

Je cours dans la rue, le froid du vent fend mes joues, le bruit trop lourd des voix, des cris de joie ou de peur et des pleurs sourds joue sur mes nerfs à vif.
Des pas dans la nuit : je sue et je prie tout à la fois ; mon cœur bat fort au fond de mon corps.
Plus rien n'a de sens, tout fout le camp.
Un sac de plomb gît sur le sol, à mes pieds, un sac brun, dur sous mes mains : est-ce bien du plomb ou est-ce de l'or ?
De l'or blanc ou de l'or noir ?
De l'or fin, en tout cas !
C'est à voir...

Catégories grammaticales


Consigne : Ecrire un texte cohérent en utilisant des mots de chaque catégorie grammaticale.

Comme il avait dévoré son dîner trop vite, sans prendre le temps de respirer entre chaque bouchée, des taches brunes maculaient sa jolie chemise blanche et son pantalon aussi avait été sali. "Hélas, pensa le jeune garçon, je suis incapable de rester propre une journée entière !" mais il retrouva rapidement sa gaieté coutumière en entendant le joyeux "plouf" de Roxy, son caniche qui venait de tomber, une fois de plus, dans la piscine.

 Quand retentit la sonnerie stridente du collège, car celle-ci sonne tous les jours à heure régulière, les élèves se précipitent vers l'emplacement de leur rangée dans la cour de récréation, où se trouvent les toilettes, et se préparent à rentrer en classe avec leur professeur dès que celui-ci s'exclame "Hourra ! Vous êtes tous là ! Allons-y" et tous, joyeusement se dirigent vers la salle de classe car il est temps de se mettre au travail or ni rien ni personne ne peut changer l'obligation d'étudier.